La combinaison du vert et du rouge, qui sont partout présents dans la nature, n’a cessé de m’attirer depuis mon enfance dans ses aspects tant visuels que gustatifs.
Ces dernières années, mon travail de créateur de chocolat s’appuie sur l’indispensable combinaison de différents ingrédients.
En 2019, « le vert » et « le rouge » sont non seulement des ingrédients à part entière, mais je me suis également intéressé au processus de transformation du « vert » en « rouge », à savoir un processus de maturation que j’ai voulu composer comme une histoire.
L’héroïne de cette histoire est une femme. C’est l’image du « bleu » qui me vient à l’esprit pour représenter ses jeunes années. Puis cette femme grandit et, devenue une jeune adulte kawaï, c’est le « rose » qui s’impose. S’ensuit le « rouge vif », symbolisant le pouvoir de séduction qui émane de tout son être. Et au fur et à mesure que cette femme prend de l’âge, elle est davantage attirée par une couleur plus nuancée et foncée, qui la caractérise en tant que personne mature. Voilà mon idée du départ.
J’ai repris le thème de l’année dernière (« What a wonderful world ~L’ existence a une fin …Cristalliser l’éphémère»), et je l’ai approfondi pour exprimer l’idée que, en adoptant des points de vue différents à travers mes créations, de nouvelles rencontres avec l’éphémère étaient encore possibles dans ce monde.
C’est pourquoi j’ai établi un ordre de dégustation des quatre chocolats de ma nouvelle collection qui se rapproche au plus près d’un film biographique. L’histoire débute par une scène de réminiscence, celle d’une vieille femme qui narre un conte d’autrefois à sa petite-fille.
Les couleurs du packaging reflètent profondément ce thème. A une base de vert-jaune vif utilisée dans ma collection précédente, j’ai ajouté du rouge qui évoque la couleur des feuilles d’automne. J’ai choisi un rouge maturé de petites nuances de vert. Du vert au rouge. Comme lorsqu’une fille devient femme, par ses nombreuses rencontres et ses diverses expériences au contact du monde qui l’entoure. Cette splendeur d’atteindre la maturité pour qui est née femme, je souhaiterais également la représenter au moyen de la photographie d’art.
Des fleurs de chrysanthème sauvage récolté à Taïwan s’exhalent un magnifique parfum de fruit de la passion. Je n’ai pas utilisé ces fleurs, mais j’ai cherché à reproduire leur arôme en utilisant un chocolat au lait 48% du Pérou, et de la pâte de fruit de la passion et d’abricot. Je n’ai utilisé les feuilles de ce chrysanthème sauvage que pour en faire ressortir l’amertume végétale, et ainsi créer une saveur profonde, à la fois fruitée et structurée.
Dégustez ce chocolat et ce seront instantanément le « rose » et le kawaï qui surgiront en vous. Le merveilleux parfum du rosier rugueux issu de l’agriculture biologique est clairement prononcé dans la combinaison d’un chocolat noir 70% origine Inde et d’un chocolat blanc Chanchamayo 40% du Pérou, qui fait ressortir ses arômes floraux et offre une belle longueur en bouche.
J’ai incorporé à un praliné amandes maison ce paprika parfaitement mûri et sucré qui a été fumé pendant 10 à 15 jours et délicatement moulu avec un moulin en pierre. En sous-couche, j’ai placé une ganache framboise, un fruit qui, comme l’amande, appartient à la famille des Rosaceae. Découvrez le sublime mariage du paprika fumé, de l’amande douce et profonde, et de la framboise.
Si je devais décrire ce chocolat en un mot, ce serait « translucidité ». C’est une création née d’une précieuse rencontre avec les feuilles du Darjeeling, un thé noir rare et recherché, caractérisé par des arômes de fruit mur très agréables qui restent en bouche bien après sa dégustation. Je l’ai imaginé en ayant en tête que le Darjeeling méritait bien son appellation de « champagne des thés ». Grâce à la combinaison unique d’un chocolat noir 70% origine Inde et d’un chocolat blanc 40% origine Pérou, j’ai réussi à exprimer le goût translucide du Darjeeling qui m’avait si agréablement surpris.